Je ne pouvais pas supporter l'idée de la souffrance.Je ne voulais pas avoir mal. Toute me vie durant je m'étais efforcé de ne rien faire pour ne pas endurer. Le travail fait mal. L'amour fait mal. Supporter une équipe de football fait mal. Pouvait-on fuir la douleur? Ou alors était-elle en nous accrochée comme un organe? Un estomac triste qu'on ne peut échanger. Certains travaillent dur pour oublier, d'autres boivent ou font du sport. J'étais bien trop feignant pour cela. Moi je n'avais aucune barrière, je ne m'étais pas préparé à l'amertume et au chagrin. On se sort souvent d'un présent difficile en pensant l'avenir. En se disant : - Plus tard je serais heureux...Tout ira mieux...Ca ne peut que s'arranger.... Personne ne se projette dépressif, alcoolique ou gravement malade. Rares sont ceux qui affirment : - Dans dix ans je serais une belle loque...Je serais accro à l'héroïne...Je n'aurai aucune sagesse et mon agressivité aura triplé...
Tout le monde chercher le bonheur. Voilà notre quête commune. Et ce soir-là, près de l'arbre à pisse de Véra, je compris que je le cherchais moi aussi.