Tu verras bien qu'un beau matin fatigué J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi Assis par terre comme ça
Le temps d'un jean et d'un film à la télé On s'retrouve à vingt-huit balais Avec dans le cœur plus rien pour s'émouvoir Alors pourquoi pas s'asseoir
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi Assis par terre comme ça
Depuis l'temps qu'on est sur pilote automatique Qu'on fait pas nos paroles et pas not'musique On a l'vertige sur nos grandes jambes de bazar Alors pourquoi pas s'asseoir
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi Assis par terre comme ça
J'appuie sur la gachette accélerateur Y a que des ennemis dans mon rétroviseur Au-dessus de cent quatre-vingts je perds la mémoire Alors pourquoi pas s'asseoir
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi Assis par terre comme ça
La nuit je dors debout dans un R.E.R. Dans mon téléphone tu sais j'entends la mer Y a pas l'soleil dans ma télé blanche et noire Alors pourquoi pas s'asseoir
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi Assis par terre comme ça
Ça commence par un moment d' flottement, quand le soleil recule Un parfum d'hésitation qu'on appelle le crépuscule Les dernières heures du jour sont avalées par l'horizon Pour qu' la nuit règne sans partage, elle a gagné, elle a raison
En fait, j'aime cet instant, j' vois le changement d'atmosphère Et si j'y pense un peu, j' me d'mande comment ça peut se faire Ce miracle quotidien, le perpétuel mystère Qui fait qu'en quelques secondes on passe du côté obscur de la Terre
Voici une ode pour la nuit, les nuits, les miennes, les tiennes Je ne sais pas comment tu les vis, moi, mes nuits m'appartiennent Je les regarde et je les visite, c'est mon royaume, mon château Je les aime et c'est tant mieux parce que j'aime pas m' coucher tôt
J' te parle pas des nuits parisiennes, des lumières et des décibels J' préfère celles du silence et d' la pénombre qu'est si belle J' te parle pas des nuits en boîte, celles des branleurs et celles des pouffes Je préfère les trottoirs vides, quand la ville reprend son souffle
Comment exprimer ce que la nuit m'inspire ? Ce qu'elle nous suggère et ce qu'elle respire Ce moment d'obscurité qui met en lumière nos fissures L'ambiguïté en manteau noir, la nuit fait peur, la nuit rassure
En tout cas, ce qu'est sûr, c'est qu'elle influence nos cerveaux Prends pas d' grandes décisions la nuit, tu sais jamais ce que ça vaut Pourtant, elle peut être parfois un moment d'extrême lucidité Et c'est souvent la nuit qu' tu crois détenir la vérité
Chaque nuit, la suspicion fête son anniversaire Et quand tu croises un mec dans la rue, y te mâte comme un adversaire Y a des regards méfiants, menaçants ou pleins de panique En tout cas, ce qu'est bien la nuit, c'est qu'y a personne sur le périphérique
Mais si t'as pas de voiture, surtout loupe pas l' dernier métro Sinon tu raques un taxi ou tu dors avec les charclo Tu découvres alors que la lune n'est pas toujours blonde Tu découvres la vraie nuit, son vrai rythme et son vrai monde
C'est vrai qu' la faune de la nuit est assez particulière Y a ceux qui taffent, y a ceux qui sortent pour voir les putes ou boire une bière La police est là aussi, alors on peut se manger quelques claques Quand on répond un peu trop fort, lors d'un contrôle de la BAC
Dans ta nuit, la journée qui vient d' finir se reflète Tu fais ton p'tit bilan, journée d' galère ou jour de fête Si t'as peur du lendemain, tu penses aux proverbes un peu balourds "La nuit porte conseil" ou bien "demain, y fera jour"
Voici une ode pour la nuit, douce nuit d'été ou longue nuit d'hiver Nuit calme et reposée ou nuit trop riche en faits divers Nuit blanche lors d'une nuit noire où même la Lune s'est dérobée Je te propose juste quelques photos de notre monde, face B
Voici une ode pour la nuit qui nous a vus remplir tellement d' pages Qu'à cet instant je la fixe sur ma feuille, comme un hommage Elle offre aux poètes tellement d'heures sans bruit Qu'à ce qui paraît la nuit, tous les stylos sont pris
Jeff Buckley (né à Orange County le 17 novembre 1966 et mort à Memphis, Tennessee, le 29 mai 1997) était un chanteur et guitariste compositeur américain, fils de Tim Buckley et de Mary Guibert, et auteur d'un seul album studio.
Désolé la vidéo n'est pas de super qualité mais je voulais mettre un live de cette superbe chanson...